191101231206 Liaison fatale pour un diplomate ~ .

viernes, 9 de mayo de 2014

Liaison fatale pour un diplomate

Liaison fatale pour un diplomate

DUEL
  
Un ambassadeur suisse affronte l’ire publique de son ex-compagne vénézuélienne. Elle l’accuse de violence, il se dit victime de cybermobbing.
Par Ludovic Rocchi. Mis à jour le 19.03.2014 7 Commentaires
1/6Sur ces images du site Aporrea datées du 4 avril 2013, l'ex-compagne de l'ambassadeur suisse au Venezuela a mené une manif devant sa résidence à Caracas pour dénoncer la violence qu'il lui aurait fait subir. Ce dernier réfute en bloc.

L'édito de Ludovic Rocchi

Faut-il rappeler aux Affaires étrangères que nous célébrons le 25e anniversaire du Web? Et que l’info circule partout? Coup sur coup, Berne a cru pouvoir échapper à toute explication au sujet de déboires vécus par ses diplomates, car seuls des médias locaux en avaient fait état.

En l’occurrence en Argentine (écolier renversé par le compagnon de notre ambassadeur à Buenos Aires). Et au Venezuela, comme le révèle notre enquête sur la rupture explosive entre l’ambassadeur suisse sur place et une dame de la haute société de Caracas.

Ce dernier scandale est connu à Berne depuis plus d’un an. Pire, on s’y passe sous le manteau la vidéo d’un média vénézuélien montrant l’ex-compagne du diplomate en furie sous ses fenêtres. Et on ricane, se disant que, ouf, aucun média suisse n’a encore remarqué la chose. Cette fois, fini de rire! Mais à l’heure de s’expliquer, les Affaires étrangères n’y voient qu’une «affaire privée», sans lien avec nos intérêts et l’image de la Suisse à l’étranger.

Dangereux aveuglement. De quoi a l’air notre diplomatie, quand un de ses représentants, certes divorcé et libre de sa vie amoureuse, sort avec une notable locale et qu’elle part en vrille, allant jusqu’à l’accuser de violence conjugale sur la place publique? Vraie ou fausse accusation (ce que pense Berne), cela ne fait pas professionnel. Un des arts de la diplomatie n’a-t-il pas toujours été de maîtriser son image et sa communication? Caramba, encore raté!

Signaler une erreur

Vous avez vu une erreur? Merci de nous en informer.

Partager & Commenter

Google-Publicité

Jésus est-il Dieu ?
Découvrez les preuves des savants sur sa revendication d’être Dieu
Regístrate en Facebook®
¡Únete gratis a la mayor comunidad online del mundo y disfruta!
Voilà encore une affaire qui embarrasse la diplomatie suisse. Cette fois, il ne s’agit pas d’un accident de voiture, mais d’une rupture amoureuse qui a pris des proportions spectaculaires. Une véritable guerre ouverte entre une femme de la haute société du Venezuela éconduite par le diplomate haut-valaisan Markus Alexander Antonietti, qui a été en poste à Caracas jusqu’en juin 2013 avant d’être muté à Prague.
Rien n’a filtré en Suisse
Etouffé depuis un an par le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), le scandale a été révélé au «Matin» par un e-mail contenant des liens Internet. Ils redirigent sur des médias de Caracas ainsi que sur la page Google+ d’une certaine Julia Delgado Chalbaud, 48 ans, petite-fille d’un ex-président du Venezuela. On y découvre une actualité choc qui n’a pas filtré jusqu’ici en Suisse.
Imaginez: la dame en question est devenue la compagne de l’ambassadeur suisse à son arrivée en poste à Caracas en 2011. Photos et articles locaux montrent le couple rayonnant lors de réceptions officielles. Puis, soudain, en avril 2013, une vidéo du site du régime socialiste vénézuélien Aporrea relate une manifestation sauvage organisée par Julia Delgado devant l’ambassade de Suisse à Caracas. Elle mène un cortège d’une dizaine de femmes affichant des calicots dénonçant la violence faite aux femmes et visant l’ambassadeur Antonietti en personne. Aux cris de «marre de l’immunité, marre de l’impunité», ces femmes réclament que le Haut-Valaisan soit déclaré persona non grata au Venezuela. Son ex-compagne l’accuse publiquement: «Il m’a maltraitée physiquement et psychiquement. Raciste, il hait notre pays», dit-elle notamment.
La descendante de l’ancien président de la junte militaire vénézuélienne Carlos Delgado Chalbaud ne se contentera pas de cette action choc. Elle va inonder les réseaux sociaux de cette vidéo et d’extraits de documents judiciaires censés prouver qu’elle a déposé une plainte pénale contre son ex pour violence conjugale. Un tract délirant la montre en archange réclamant «justice mondiale pour Julia» et piétinant son ex devenu «le mal dans le monde».
Voilà qui fait beaucoup pour un seul homme et pour la réputation d’un diplomate. Le Venezuela n’aura pas eu besoin de le chasser, le Conseil fédéral ayant décidé à fin 2012 de le nommer à Prague. Il y est ambassadeur depuis septembre 2013. Et il avoue vivre très mal «la campagne de dénigrement» menée par son ex sur le Web. Il réfute en bloc les accusations de violence conjugale: «C’est moi qui ai décidé de rompre, dit ce père de famille divorcé. Elle l’a très mal vécu et m’a fait vivre un enfer pendant plusieurs semaines, refusant de quitter la résidence de l’ambassade et s’en prenant à moi physiquement.»
A 55 ans, Markus Alexander Antonietti affiche trente ans de carrière au DFAE, où il a grimpé les échelons, dirigeant le personnel diplomatique et décrochant un premier poste d’ambassadeur en Equateur, avant le Venezuela pendant trois ans et maintenant la République tchèque. De son propre aveu, son ex le poursuit jusqu’à Prague par les voies du Net. «J’ai réussi à faire retirer par YouTube et Facebook la vidéo m’accusant faussement. Mais elle l’a fait réapparaître par son compte Google+. Et, pour l’heure, le géant Internet refuse de retirer la vidéo, exigeant un jugement prouvant que je suis innocent.»
C’est loin d’être gagné. Nul ne sait vraiment ce qu’est advenu de la plainte de Julia Delgado Chalbaud. Ni le DFAE ni l’ambassadeur n’ont reçu d’indication sur une procédure en cours. Jointe par «Le Matin», une greffière du tribunal compétent à Caracas explique que le délai d’attente est en général de deux ans pour ce genre d’affaire, sans pouvoir donner aucune indication sur le cas précis. Quant à la dénonciatrice, nos tentatives de la joindre sont restées vaines.
Couvert par Berne
Et qu’en disent les Affaires étrangères? Leur chef de communication, Jean-Marc Crevoisier, indique que «l’affaire a été classée au DFAE. Les accusations de la dame sont pour l’instant sans preuve et sans décision de la justice». Enlisée ou enterrée judiciairement, l’affaire n’en continue pas moins de poursuivre l’ambassadeur. A l’entendre, son ex n’a pas baissé les armes. Elle aurait par exemple envoyé des courriers dénonciateurs jusqu’au pape et à l’ambassadeur américain à Prague!
Visiblement convaincu de la probité de son diplomate, que fait alors Berne pour le protéger des pressions et du dégât d’image pour lui et la Suisse? «Le DFAE n’intervient pas dans la vie privée de ses collaborateurs», répond Jean-Marc Crevoisier. L’ambassadeur, lui, confie avoir averti son employeur début 2013 de la tournure dramatique et potentiellement explosive que prenait sa rupture. Les services juridiques et de communication du DFAE lui ont conseillé de ne surtout pas réagir ou de porter plainte à son tour afin de ne pas donner plus de poids et de visibilité à la guérilla publique menée par son ex. Ce n’est pas totalement réussi.

(Le Matin)

0 comentarios:

Publicar un comentario